5. LUMIÈRE ARTIFICIELLE ET FLASH ÉLECTRONIQUE
L’éclairage électrique fait son apparition en photographie dès la fin du XIXe siècle, avec la lampe à incandescence, largement utilisée dans
les ateliers. Mais à partir des années 1960, cette lumière continue est peu à peu remplacée par le flash électronique, plus puissant, plus précis et mieux adapté aux prises de vue en mouvement. Il faut remonter quelques années en arrière pour en comprendre le développement. En 1925, les frères Laurent et Augustin Seguin présentent en France le Stroborama, considéré comme l’une des premières formes de flash électronique. Il produit une série d’éclairs très courts, déclenchés par une étincelle électrique dans un tube contenant un gaz, le krypton. Cette lumière intense de très courte durée permet d’éclairer un sujet en mouvement et de figer l’image, juste le temps d’une photographie. Dès 1936, l’ingénieur français Paul Laporte propose d’utiliser un autre gaz, le xénon, qui produit une lumière très blanche, proche de celle du jour, lorsqu’il est traversé par une décharge électrique. Ce principe est ensuite perfectionné par l’ingénieur américain Harold Edgerton, qui met au point en 1939 le premier vrai flash électronique de studio. En parallèle, à Paris, Dimitri Rebikoff développe dès 1943 un prototype de flash électronique. Installé ensuite en Suisse, ses recherches sont reprises par Pierre Bron, qui lance en 1953 le tout premier flash Broncolor, rapidement reconnu comme une référence dans le domaine de la photographie professionnelle. Si les premiers flashs électroniques étaient lourds et volumineux, les avancées technologiques ont permis de concevoir des modèles de plus en plus compacts et faciles à transporter. Le flash électronique s’impose alors aussi bien dans les usages spécialisés qu’auprès du grand public.
OBJET À REPÉRER
Dans la vitrine :
La Lumière artificielle
3 – Stroboscope Stroborama Type B, Laurent et Augustin Seguin, Paris, France, 1925
Ce modèle, produit par la Société de Recherches Mécaniques et Physiques à Paris, est mobile, contrairement au type A. Sa torche peut se détacher de l’appareil. Utilisé à des fins expérimentales, il n’a pas encore une puissance suffisante pour la photographie. Les multiples éclairs qu’il émet à la même fréquence permettent de figer l’observation d’objets en mouvement.
4 – Générateur Rebikoff type SB2B et torches flashs, Lausanne, vers 1948
Ce générateur de 60 watts/seconde, fabriqué par Dimitri Rebikoff, envoie de l’électricité à deux torches/lampes flashs.
5 – Générateur Wabash et torche flash, New York, vers 1950
Ce générateur de 70 watts/seconde envoie de l’électricité à une lampe qui utilise une ampoule au magnésium.