LE COLLODION HUMIDE
Inventé en 1851, le procédé négatif au collodion humide, en vogue pendant plus de vingt ans, utilise des produits chimiques dangereux et polluants. Également connu sous le nom de coton-poudre, le nitrate de cellulose – obtenu par réaction de l’acide nitrique sur la cellulose – est très facilement inflammable et trouve notamment des applications dans les armes de guerre. Pour la préparation d’un négatif au collodion humide, il est mélangé à de l’alcool et de l’éther, également toxique, volatile et inflammable. À la différence du daguerréotype, ce procédé est reproductible, à partir d’un négatif dont plusieurs positifs peuvent être tirés sur du papier. Il marque ainsi le début d’une exploitation du papier par l’industrie photographique, qui ne cessera de prendre de l’ampleur. En outre, cette technique nécessite la préparation et le développement du négatif au moment de la prise de vue. Elle implique donc le transport d’une quantité de matériel extrêmement volumineux et lourd. Néanmoins, son impact environnemental est encore limité : les négatifs sont produits sur des plaques de verre fragiles et relativement grandes – et non sur du film – ce qui limite le nombre d’images produites. En outre, la gélatine d’origine animale – un élément majeur du
développement à venir de la photographie – n’est pas encore nécessaire à sa préparation.