VERS UNE PHOTOGRAPHIE ANALOGIQUE PLUS ÉCOLOGIQUE
L’importance grandissante de la photographie numérique a notamment pour conséquence d’encourager des photographes à revenir à la photographique argentique. Ce retour s’accompagne d’une réflexion éthique sur la production de la photographie. Aujourd’hui, des recherches sont faites pour limiter l’impact écologique de la photographie. Le photographe Jacques Revon cherche activement des révélateurs et des fixateurs écologiques – avec des matières naturelles comme le thé noir, le jus d’oignon et de ciboulette, ou la chicorée. Certaines recherches sont également effectuées dans le but de remplacer la gélatine animale par d’autres gélifiants d’origine végétale. En outre, l’utilisation de papiers RC – apparus dans les années 1960 – réduit la quantité d’eau nécessaire au lavage.
En raison de sa matérialité, la photographie argentique peut paradoxalement aussi avoir un impact environnemental plus faible que la photographie numérique. Cette dernière donne l’impression que chaque prise de vue ne coûte rien : il est possible de prendre plusieurs fois la même image sans aucun coût direct supplémentaire. Avec la photographie argentique, en revanche, chaque déclenchement de l’appareil entraîne le coût du développement du négatif et du tirage positif. Cela amène à réfléchir à la surproduction d’images et à limiter la multiplication inutile d’images numériques, ensuite stockés sur des serveurs énergivores. Par ailleurs, regarder un tirage photographique n’engage aucune consommation d’énergie – excepté éventuellement la sienne propre. L’action de regarder une photographie numérique a quant à elle un coût énergétique puisque chaque ouverture de fichier sur un ordinateur ou sur un smartphone a une empreinte carbone.