LE DAGUERRÉOTYPE

Technique officiellement annoncée en 1839 comme la première de l’histoire de la photographie, le daguerréotype est constitué de plusieurs matériaux dont l’extraction ne cessera de prendre de l’ampleur au cours du XIXe siècle. Le support est fait d’une plaque de cuivre recouverte d’une couche d’argent. Parmi les éléments chimiques, la technique utilise l’iode – pour sensibiliser la plaque à la lumière – et le mercure, grâce aux vapeurs duquel l’image latente est révélée. Dès son invention, la photographie est ainsi dépendante de plusieurs produits dangereux et polluants, ainsi que de ressources naturelles dont le commerce commence à prospérer. Sa production a largement profité de l’essor alors en cours du traitement du cuivre, fondu à une échelle industrielle au Pays de Galles, loin de son lieu d’extraction.

Cependant, bien que le daguerréotype soit rapidement diffusé et utilisé par de nombreux studios de portraitistes dans le monde, il ne s’adresse encore qu’à un public bourgeois et fortuné ayant les moyens de s’offrir une séance de pose. Il n’est en outre pas reproductible et produit des tirages uniques. En comparaison aux procédés photographiques futurs, son impact sur l’extraction des ressources naturelles et la pollution qu’il produit sont encore relativement limités. La technique annonce pourtant une industrie dont les conséquences écologiques vont rapidement
prendre de l’ampleur.

dans Photographie et écologie