L’optique photographique

La science de l’optique est bien plus ancienne que celle de la photographie. Les opticiens construisaient couramment des objectifs destinés aux télescopes, microscopes, et camerae obscurae. Par contre, l’apparition de la photographie amène de nouvelles exigences afin d’obtenir une image lumineuse, nette sur toute sa surface et exempte de déformations.

Les premiers objectifs sont constitués d’une simple lentille, appelée ménisque, qui nécessite l’utilisation d’une «pupille» ou diaphragme afin de ne laisser passer la lumière qu’en son centre pour en limiter les défauts. Daguerre utilise déjà la combinaison réalisée par Charles Chevalier de deux lentilles composées de verres différents pour que les défauts de l’une compensent ceux de l’autre, améliorant le résultat.

En 1840, Charles Chevalier introduit le «Photographe à verres combinés» qui fonctionne à la fois comme objectif de paysage et comme optique de portrait par l’adjonction d’un élément supplémentaire. Une année plus tard, l’opticien hongrois Joseph Petzval, né dans le territoire de l’actuelle Slovaquie, conçoit un objectif dont la luminosité restera longtemps inégalée, très utilisé pour le portrait.

Si dès les origines les fabricants ont tenté d’améliorer toujours plus les performances des objectifs, ils doivent aussi faire face à la demande des pictorialistes qui par le flou de l’objectif tentent d’obtenir un rendu plus pictural de leurs images. Ils leur proposent donc des objectifs correspondant à leurs attentes.

Les objectifs de trousse, contenant divers éléments et lentilles dont les combinaisons permettent d’obtenir des optiques de focales différentes, offrent une solution des plus intéressantes pour limiter à la fois le coût et l’encombrement de l’équipement.

L’usage d’une focale plus longue permet d’obtenir un angle de champ plus restreint, mais le dispositif devient lourd et encombrant. En Angleterre, Thomas Rudolph Dallmeyer, fils de John Henry, brevète le premier téléobjectif en 1891 en plaçant une lentille divergente à l’arrière d’une construction d’objectif normal. L’idée sera reprise pour aboutir au début du 20e siècle à la formule connue aujourd’hui.

Bien souvent, le photographe est confronté à l’absence de recul et très vite des opticiens ont proposé des objectifs grand angle tel celui de John Henry Dallmeyer en 1854 dont l’angle de vue atteint 92 degrés ou encore l’objectif panoramique liquide mis au point par Thomas Sutton de 120 degrés.

Illustration:
Objectif Pantoscop d’Emil Busch, Prusse et Allemagne, dès 1865.