La révolution numérique

La photographie numérique, si récente, a déjà une histoire, aussi vite oubliée que son développement fut fulgurant. Est-il pour autant légitime de parler de révolution numérique ?

Pour produire numériquement une image, il faut pouvoir remplacer l’empreinte photochimique laissée par la lumière dans l’émulsion photographique par un signal électrique proportionnel à son intensité qui puisse être codé en chiffres. Après cette mutation, l’image est constituée d’un code numérique comme tout autre type d’informations avec lesquelles elle va pouvoir être associée, mélangée, ou encore transformée.

Dans l’ordinateur, de multiples informations de nature distincte peuvent être traitées simultanément. Le désir d’y associer l’image vint tout naturellement, d’où la nécessité de pouvoir non seulement numériser les images, mais surtout de capter, saisir numériquement «l’empreinte du flux lumineux» pour reprendre la terminologie de Nicéphore Niépce.

Mais les plus profonds bouleversements dus à l’avènement de la photographie numérique touchent à la diffusion des images et à leur consultation à distance. Le photographe n’a plus un contrôle exclusif de ses photographies, mais il les partage, peut-être malgré lui, avec le monde entier.

Et cet immense flux d’images ne peut que nous inciter à l’alimenter, vont-elles constituer les nouvelles archives visuelles de notre planète ? c’est peut être là la plus grande révolution. En 2007, 126 millions d’appareils photo numériques se sont vendus… combien d’images ?

Au cours de cette brève histoire, le traitement mathématique de l’image dans l’ordinateur a très rapidement permis de réaliser tout ce que le bon vieux film nous offrait, mais le potentiel d’innovation est considérable …

La révolution numérique ne fait peut-être que commencer ….

 

Illustration:
Photographie de Philippe Pache.