La jumelle photographique
La jumelle photographique prend le relai du détective dans les années 1890. Directement inspirée des appareils pour la photographie stéréoscopique, elle est de forme légèrement conique, plus compacte et maniable que ne l’était le détective. Elle est rapidement adoptée par les «amateurs les plus exigeants» et les fabricants en proposent divers modèles équipés de nombreux perfectionnements et accompagnés d’accessoires de toutes sortes.
Le boîtier d’une jumelle photographique, primitivement en bois, devient métallique et recouvert d’un gainage de cuir. L’appareil est équipé d’un viseur à cadre pliant, d’objectifs à monture fixe de focales diverses, et d’un obturateur en général performant. Il reçoit un magasin de 6, 12, 18, ou même 24 plaques dont les formats vont du 6×6,5 cm au 9×12 cm. Il existait même un format panoramique issu de la jumelle stéréoscopique, l’ensemble de la plaque du stéréogramme recevant une vue unique.
«La Francia (Mackenstein) 6 ½ x 9 est la plus petite et par conséquent la plus légère. C’est le véritable vade-mecum du cycliste, la compagne de promenade dont peut se charger aisément une dame ou une jeune fille […]. La Francia 8 x 9 convient parfaitement au touriste et procure des clichés se prêtant plus particulièrement à la projection […].La Francia 9 x 12 est le plus grand format qu’il est pratique de construire dans la forme de la jumelle comme appareil à main pour faire de bons instantanés […]» Catalogue no 9 des Etablissements Mackenstein, Paris, 1904 env., p. 11
Léon Gimpel, photographe français autodidacte, a collaboré avec le journal L’Illustration entre 1897 et 1936. Il réalisa de nombreux reportages sur la vie parisienne, en noir blanc et en couleurs – il était un grand adepte de l’autochrome -, équipé d’une jumelle photographique Spido de Gaumont. A ce titre, la jumelle photographique peut être considérée comme le premier véritable outil pour le reportage…