Le photosphère

Dans les années 1880, l’engouement grandissant des amateurs pour la photographie encourage les fabricants d’appareils photographiques à concevoir des outils plus faciles d’utilisation et plus résistants. C’est dans ce contexte que Napoléon Conti développe le photosphère, appareil métallique destiné à l’exploration des pays tropicaux.

Dès 1886, Conti s’emploie à créer un appareil en métal résistant à tout type de temps et à l’humidité des pays tropicaux, la chambre photographique tropicalisée. Cependant, Conti ne s’arrête pas là. Il souhaite élaborer un nouvel appareil plus facile d’utilisation et plus léger. C’est en 1888 qu’il dépose un brevet pour le photosphère, l’année même du lancement du Kodak par George Eastman, premier appareil conçu pour le film. La Compagnie française de photographie commercialise le photosphère en 1889.

Le photosphère, appareil entièrement métallique, est doté d’un dos plat pouvant recevoir un châssis-double ou un châssis-magasin. C’est l’obturateur hémisphérique, actionné par ressort, qui donne cette forme particulière à l’appareil.

Par la suite, Conti ne cesse d’améliorer cet appareil en le rendant toujours plus précis, plus simple d’utilisation et en l’armant de divers accessoires, tels un viseur ou encore un support permettant de monter l’appareil sur un vélo. Le photosphère se fabrique, au fil des années, pour quatre formats différents, dont un modèle, en 1891, pour des prises de vue stéréoscopiques.

Le photosphère se vend pendant une dizaine d’années et se fabrique à 4000 exemplaires environ, tous formats confondus. Instrument pratique, de par son petit volume, le photosphère a connu un succès immédiat auprès des amateurs et des explorateurs.

Illustration:
Appareil Le Photosphère, Compagnie française de photographie, Paris, dès 1889
Avec verre dépoli et deux châssis. Pour un format de plaque de 9×12 cm. Equipé d’un obturateur hémisphérique de même type et contemporain de celui de l’Escopette du Genevois Darier.