Suite à l’accueil favorable remporté par le châssis à bobine auprès du public, Eastman décide de l’intégrer à l’intérieur d’un appareil. Il poursuit ses recherches dans ce sens pour aboutir, en 1888, à la création du Kodak Original, appareil qui va véritablement démocratiser la photographie.
C’est pour son lancement qu’Eastman imagine le nom de Kodak, facile à prononcer dans toutes les langues. Cet appareil d’une grande simplicité d’utilisation met la photographie à la portée de chacun, malgré son prix de 25 dollars, élevé pour l’époque. L’élément le plus novateur proposé par Eastman est un service de développement et de tirage des clichés. Une fois le film exposé, l’utilisateur renvoyait son appareil à l’usine et le recevait quelques jours plus tard à nouveau chargé. Il était accompagné du film développé et des clichés tirés et montés sur carton. Ainsi, l’usager n’avait plus à se soucier de ces opérations délicates. Eastman en fait son slogan : «You press the button, we do the rest».
Eastman remplace, dès 1889, le support papier de son film par du celluloïd, une matière transparente. S’il est le premier à le commercialiser, Eastman avait cependant été devancé dans l’invention du film celluloïd: un pasteur, Hannibal Goodwin, avait déposé un brevet à ce sujet deux ans plus tôt, mais celui-ci avait tardé à être délivré. Les travaux d’Eastman impriment un tournant décisif dans l’histoire de la photographie, préfigurant le succès populaire qu’elle rencontre aujourd’hui.