Depuis plusieurs mois, le Musée suisse de l’appareil photographique et l’Université de Lausanne travaillent ensemble sur un projet de recherche : les liens féconds entre la photographie et l’horlogerie en Suisse. Cette recherche a été le thème d’un séminaire qui s’est tenu à la section d’Histoire et esthétique du cinéma et au centre des Sciences historiques de la culture entre février et mai 2020 sous la direction du professeur Olivier Lugon. Elle aboutira sur une exposition au musée et une publication à l’hiver 2022.
Dans un souci de diversification, tirant parti de leur maîtrise en micromécanique de précision, des sociétés horlogères suisses se sont lancées à moment de leur histoire dans la fabrication d’appareils photographiques. Comme Jaeger-LeCoultre (Le Sentier) avec le Compass, Pignons (Ballaigues) avec l’Alpa, Siegrist (Granges) avec le Tessina ou Adrian Michel (Walde) avec un appareil pour pigeon voyageur. Sans oublier l’exemple toujours actuel d’Omega (Bienne) avec les dispositifs pour le photo-finish dans le sport.
Les liens entre photographie et horlogerie ne sont pas que techniques ou industriels. Chacun à leur manière, un appareil photo et une horloge sont des garde-temps. Leur bon fonctionnement dépend d’une maîtrise fine du découpage du temps. L’un et l’autre isolent un instant dans le flux temporel pour le montrer dans une image ou pour donner une heure. Selon Roland Barthes, un appareil photo est avant tout une « horloge à voir ».
Le projet de recherche s’appuie principalement sur les collections du musée et des fonds d’archives en Suisse.